6 octobre- L'insomnie

L’insomnie compulse la tête
Transformée en pages de l’almanach
Agence les trois années à venir
Les courses d'un lendemain

Qu'on devine déjà pénible
Car il faudrait dormir
L’esprit se fait ardoise à to do list
L’âme déroule les scenarii des possibles
Le corps se recroqueville
Explore toutes les tangentes du lit
Se crispe
On force les yeux à se fermer
Et sous les paupières c’est un défilé
Visages, mots et moments
On se tourne, on rajuste l’oreiller
Comme pour changer d’idée
Le dos est une ficelle tendue
Les jambes sont lourdes
Les bras sans forces
La chair se sent secouée
Sur un tamis de crin
Et durant ce temps

La percolation des lettres liquides
Etiole la nuit sur l'écran du réveil

4 commentaires:

Anonyme a dit…

On se lève un moment; puis on se recouche, des fois, ça marche... :)

Anonyme a dit…

Il y a des verbes que je n'aurais pas osé. Tel que "compulse".
Ne pensez-vous pas que l'écriture est pour beaucoup une affaire d'oreille, et que chacun réagit à sa petite musique intime ?

N./ a dit…

* Bonjour Joruri, oui, parfois ça marche, surtout lors des insomnies où on a du mal à trouver le sommeil. Différentes de celles où on dort, on se réveille et on ne se rendort plus: là, on se lève et on ne se recouche pas... L'écriture est peut-être affaire d'oreille, au niveau du rythme en tous cas, pour le reste, elle est surtout images, beauté polysémique et graphique d'un mot. Enfin, je n'en sais rien... Le choix du verbe "oser" est étonnant en tous cas... pourquoi n'auriez-vous pas "osé" recourir à ce joli verbe... compulser, tourner les pages une à une, au rythme des pulsations du coeur, dans l'harmonie d'un cercle que trace un compas?

Anonyme a dit…

"Différentes de celles où on dort, on se réveille et on ne se rendort plus: là, on se lève et on ne se recouche pas... " Ah ah ah ! Là vous m'avez bien eu !
J'aurais parlé de divagations importunes. Pourquoi ? Allez savoir, c'est ce qui me vient...Et "compulse" ne me serait jamais venu...
On est tous uniques. : )