29 mars 2007- Déception

Cette semaine, déception, lorsque quelqu’un qu’on aime n’a rien compris, vous taxe de faiblesse pour camoufler la sienne et s’adresse à vous comme si elle vous avait rencontrée deux semaines plus tôt. Petitesse étroite. Même les oiseaux, fatigués ou blessés, n'abandonnent pas la migration, le vol, jusqu'au dernier coup d'aile, vers là où il fait plus chaud. Il est des ressorts sur lesquels il ne faut pas appuyer ou alors tête de clown je surgis de la boîte pour sauter au visage. Mais cette semaine, une phrase m’a fait rire, celle de Stéphane (www.myspace.com/sainteannealphabete) me disant : la vie c’est comme les trois jours, si tu rigoles, t’es apte.

28 mars 2007- Pour Nadège: son chef

J'ai une copine (si, si!)
Jusqu'ici
Tout va bien
Qu'a un chef
Jusqu'ici
Tout va (toujours) bien
Mais le chef
Son crâne d'œuf
Et son unique cheveu
L'intérieur
C'est pareil
Et encore
Y a pas d'air
Il respire
(hélas !)
La bêtise
A servi
Au Robert
Pour la définition
De con
Mais pas le con gentil
Poli
Seul son crâne est poli
Et c'est tout un bestiaire
Tête de blatte
Yeux de cafard
Mains en pattes
Transpire en putois
Rit comme un phoque
Ne sait faire que ça
S'esclaffer
De toute sa faconde
Se rouler
Dans la fange
Des mondanités
Ruisselle de suffisance
Et ses lunettes grasses
Reluquent fesses et seins
Beurk, salissant, dégoûtant
Au bureau
Il arrive
Vers 11h
Parce qu'il faut bien
Emmener les bambins à l'école
A 12h déjeuner
Parce qu'il faut bien
Se sustenter
Fumer c'est pas bien
Boire non plus
Mangeons des légumes
Regardez-le bien
C'est un modèle de vie
Ascète de philosophie
(de quoi?!)
Mais vous ne pourrez pas
En prendre de la graine
Parce que des graines
L'en a même pas une
Jusqu'à 14h
Mondanités
Ah, ah, ah, vous êtes impayable
Je vous aime, vous adore
14h30 départ
Pour la sieste
Et parce qu'il faut bien
Se préparer
Pour dîner
Môssieur est éditeur
Et connaît trois auteurs
Vive Wikipédia!
Confond Chromalin
Et gros malin
« Appelle » y a deux L ?
Peut pas ouvrir un dico
Aller au A-P
C'est parcourir plus de pages
Qu'il n'en a jamais lues
Mais donne des leçons
D'écriture et de littérature
Voire de savoir vivre
Quand on voudrait le voir
Savoir crever
S'invite dans les salons
Les cocktails
Ou confiture et humour gluant
Attirent toutes les mouches
Ce type
En bon esclavagiste
A même acheté sa femme
Et en achète d'autres
Régulièrement
Se gausse de ses exploits
De Deauville au Kenya
Il a son pote arabe
Bien sous tous rapports
Et se fait fort
De tendre la main
A qui est dans le besoin
Pourvu qu'il ponde
Un bouquin
Qui rapporte
Il a surtout papa
Qui répare les dégâts
D'un gosse qui ne sait faire
Qu'être né de la cuisse de Jupiter
Allez va retourne
A tes quatre lettres au scrabble
Et puis à ton "Oui-Oui"
Y a rien à faire de toi
Cloporte
Si ce n'est de faire en sorte
Que tu ne puisses exister
Parasite à écraser
D'un seul coup d'un seul
De la pointe du soulier

27 mars 2007- Les fils

La vie en fils
De vies
A couper ou fil rouge

Dans un bar pelotes de fils
Lignes enchevêtrées
Le long des fils des conversations
Parallèles ou se nouent
Des regards croisent le fer
Tissent un filin
Fil de fer fin comme
Les fils d'un ver à soie

Marionnettiste tirer le fil
D'un geste sec
Attirer ton visage
Vers le creux de ma main

Au fil des rues
Se dévide la bobine
File des hommes en
Fils d'existences
On se prend les pieds
Dans les filets des autres
Ou on les regarde arpenter
Le fil de la destinée

Fils rompus ou distendus
Effilochés ou tendus
Vers l’horizon, l’ailleurs
Fil électrique ou filé d'or
Le monde perd ses fils
Pour recevoir des coups de fil
Mais on brode toujours

Dans une forêt filandreuse
Chacun cherche encore
Le long de son fil d'Ariane
Le fil-à-fil ou le fil à la patte
Et il y a du fil à retordre

Filandière, vivre sur le fil du rasoir
Puis ne tenant plus qu'à un fil
Passer mon corps au fil de l'épée effilée
Et filer rejoindre les filées d'ouateQui s'étirent sur le ciel

26 mars 2007- Nuit

Triangles qui tintent écho du passé
Ronds de folie en cerceaux en bracelets
Cadres en carrés verts de prairie
Ca s'agite, ça palpite, ça occupe les nuits
En style télégraphique piquent et disent
Souviens-toi
Ouvre les yeux ne dors pas n'oublie pas
Bien au fond de ta tête
Nichent des théorèmes
Pythagore et Thalès et bien sûr Archimède
Ont couché leur visage sous tes bras isocèles
Cours autant que tu peux
Ton lit n'est pas bien grand
Soulève en t'y cachant l'étendue de tes draps
Le pire c'est une loi
Est tapi en dessous

25 mars 2007- Dans les limbes de mes nuits

Dans les limbes de mes nuits
Traînent tous les poncifs
Les paupières fermées impossible à soulever
Et le ventre poncé au liquide abrasif

Dans mes bras quelques nuits
Se ferment des yeux verts
Verts de rage pleins de vers
Impossible à ouvrir

Dans mes draps certaines nuits
Se glissent des méduses
Brûlent et tentaculaires
Attrapent éventrent la gorge

Mais dans les limbes de mes nuits
Dans mes draps dans mes bras
Se couchent quelquefois
Des songes aux airs de mer
De remous et de sable
De ronronnements de chats

24 mars 2007- Solitude

La solitude ce n'est pas être seul, c'est ne pas être deux

21 mars 2007- Invitation

Tes mains sont calleuses
Des chaos de ta vie
Heurtées sur les pavés
Exsangues luisants de pluie
Du chemin
Trouent ma peau
Eraflent
Mon corps rocailleux
Ma peau épaisse comme du pneu
Et elles me laissent des bleus
Qui ne ressemblent guère
A celui de tes yeux
Pourtant je n'ai rien fait
Rien dit ni rien écrit
J'ai vécu moi aussi
Mais j'avais mis des gants
Faut-il pour le futur
Les ôter esquisser
Un sentier bordé de blé
Piqueté de fleurs sauvages
Habité du silence du vent
Te convier au voyage
Le long de courbes
Suaves sinueuses
L'alvéole d'un bras
Pour y nicher ta tête
Une main sur ton dos
Alléger ton fardeau
Ou les deux réunies
Coupelle pour tes maux
Et du bout des doigts
Redessiner
Les traits de ton visage

20 mars 2007- L'écriture

J'aimerais que quelqu'un vienne
Libère de ses chaînes
Mon écriture

Que l'encre gicle
Fasse des paquets
Ou bien fluide
S'écoule la veine
De l'inspiration
Expiration!
Rompe le pouls
Casse les poncifs
Les déliés chargés
Des années d'étude
De l'éducation
En plomb

Il faut dire
On ne dit pas
Ca ne se fait pas
Ca ne s'écrit pas comme ça

Qu'il m'apprenne
Oser écrire au moins
A défaut de dire
Abattre les cloisons
Renouveler les mots
Et le roulis
De leurs identités

Quelqu'un vienne
Qui m'apprenne
Des tripes au stylo
En un saut périlleux
Abraser
A vif
Sectionner le cordon
Ombilical
Choquer
Elargir

Des phrases qui claquent
Elastiques
Des verbes qui sautent à la gorge:
L'écriture ou la vie !
La prose est lisse
En rythme ternaire
Glisse
Les mots sont beaux
Précieux

Tout tourne, c'est rond
Quand je voudrais voir
Les lignes et les pics
Du monitoring
Haranguant les sommets
Savourer et toucher
Le danger d'être en vie
Même vie de papier

19 mars 2007- Le 16e arrondissement

(...)
Là où j'officie
Y a des précepteurs
Des bonnes en bonnet
Et des collets montés
Des façades ravalées
Des vieilles d~uvetées
Aux parfums sirupeux
Des minets gominets
Gros minet…
Les titis parisiens
Gosses trop sapés
Te lancent un regard torve
Morgue morve
Marchent en élastique
Rejoignent un modèle
Pas tout à fait de vie
Filigrane héron
Plantée et camouflée devant
Chanel, Cartier, Boucheron
Des voitures en bolides
Haranguent le pavé
Nettoyé chaque matin
Par des concierges pantin
Inondent et frottent
Les bouts de trottoirs râpés
Colportent les potins
Clo-portes du quotidien
Portes moites de vernis
Une seule teinte
Pour l'uniformité
Poncée et abrasée
On n'y déroge pas
Oublie le vert le rouge
La vie est sans couleurs
Seuls les gens d'ailleurs
Les apportent ici
Et aussi le mendiant
De la galerie marchande
Qui distille la chaleur d'une liqueur
Sur les vitrines des pharmacies
Malade dans toutes les langues
Habla espagnol
We speak english
Wir sprechen deutsh
Quand je quitte
Ce lieu où j'officie
Se plante dans mes yeux
Le trombone érigé
Sur la place de l'homme
Se drape de brouillard
Des limbes de la nuit
Reflète le ciel sanglant du soir
Ou ruisselle des jours
En manque d'espoir
La nuit happe le quartier
Tu peux bien crier hurler
Les toiles de maître
N'ouvrent guère les volets
J'aime bien mieux mon coin
Le clodo sur son banc
Ma concierge et le vendredi
Les effluves de sa morue
L'arabe d'à côté
Qui ne ferme jamais
Et tous les cas sociaux
Qui errent autour des gares
Celui qui braille j'veux plus
Je peux plus monde pourri
Celui qui, mademoiselle,
De la monnaie pour un café ?
Et puis y a des soldats
Qui lisent Britannicus
Des chats et des chiens
Qui colportent leurs puces
Entre là où je dors
Et là où j'officie
Le chemin de l'histoire
Beaucoup de crottes de chien
Siègent le grand palais
Le dôme des Invalides
Alexandre III, où sont le I, le II ?
Et une mine dorée
Qui trace sur le ciel
Des lettres de concorde
(...)

17 mars 2007- Les grains

Il y eut d'abord le grain de folie
Beaucoup de grains à essuyer
Puis la grenade à éplucher
Jetée une fois évidée
Et enfin le grain de beauté
Sur l'échine de ma vie
S'est installé
Il était rond, il grossissait
M'octroyait mes aspérités
Sous mes doigts je le faisais rouler
Le chérissais et l'étoffais
Je n'étais plus grain dans l'engrenage
Mais grain de beauté qu'on sème
Puis il a commencé à gratter
Démanger
Et un matin d'été froissé
Je l'ai arraché

Paraît que ça donne le cancer
Sûr que depuis je suis moins belle
Sûr que depuis il y a un trou
Dans le grain de ma peau
Depuis j'écosse, j'égrène
Partout où je peux
Jette mon grain de sel
Pour séparer la paille des mots
Et le grain des choses
Du grain j'en ai à moudre
Avant de retrouver un grain
D'ambre ou de beauté
Qui mettra le feu aux poudres

Lila & Ugo: première page

La première page du livre sur lequel je travaille
L’enfance c’est marteler je l’aime, je l’aime, je l’aime. Il est plus grand que toi. M’en fiche, je l’aime, je l’aime. Il ne te regarde même pas. M’en fous, je l’aime, j’l’aime. Sois raisonnable, il ne veut même pas venir à ton anniversaire. M’en fous, je l’aime, j’l’aime! Je l’aime comme il pleut. Il pleut. Dire je pour mieux vouloir le tu. Je veux, je veux, je veux. Dire je pour mieux comprendre le tu. Je veux comprendre, je veux comprendre, je veux comprendre. Savoir, je veux savoir. Devenir grand comme ils disent c’est je veux être. Vivre c’est tout ça et tout ça ; ne jamais oublier le je veux avant être. Le reste, la suite, c’est le reste comme autant de restes. Sacrifier au monde le temps de travailler, formalité pour dépenser sa vie en soufflant à lèvres assemblées sur un pissenlit. Ignorer pouvoir, verbe, nom ou magique, tolérer avoir le temps de dire c’est à moi pas à toi. Je l’aime, je veux, je veux comprendre, il pleut, je veux être. Lila. Lila mon je pour mieux te vouloir. Te mettre en mots pas en boîte. Nais sur la coquille vide de la langue pour qu’elle devienne mienne et qu’elle serve à quelqu’un. Marche à tâtons puis à talons. Pique perce broie. Danse pantin démantibulé et suis Lila de ton regard sans ancre. Prend ton élan depuis la lampe qui n’est plus magique. Génie s’est envolé quand je ne sais pas. Quand, m’en fous, m’en fiche, j’laime ! Lila aime Ugo. Commandeurs, je ne crains pas d’utiliser vos expressions galvaudées : aimer, je vais l’user jusqu’à son dernier r de râle. Peut-être perdrai-je le i mais n’ai jamais connu les points sur. Lila et Ugo se jouent sur ce pont entre le ai et la mer. Leur amour ne connaît pas votre morale parce que la vie se passe naturellement de la morale. Il en va de la vie de Lila de reléguer vos codes pour ne pas perdre Ugo, sa seule raison d’être en vie. Ne pas sombrer dans les oubliettes sans fond ni fondement de votre Culpabilité usurpatrice d’identités. Jeveux– être en vie, être un être qu’en envie. Lila l’aime, elle l’aime, et je l’aime aussi comme il pleut derrière ces carreaux. Tiens, il pleut. Pleut-il ?

16 mars 2007- Carton pâte

(…)
La lune, les étoiles
Remballe
La plage déserte
Tourne la page
Facile de s'aimer
Dans un décor plaqué
Susurre les mots sucrés
Au collant des rubans
Pour attraper les mouches
Rêves en carton pâte
Aime-moi plutôt
Dans une rame de métro
Ou affalée au comptoir
Des années
Les yeux cernés de noir
Avachie à la porte cochère
De mes envies
Révèle l'instant fugace
De ma dichotomie
Oublie mon lisse
Plisse rides feuilles de papier
Tournées
Gorge-toi des fissures
(….)

15 mars 2007- Minette

Moi, ce soir,
j'dors avec minette
et ce s'ra bien chouette,
on s'fera des patouilles
comme deux fripouilles,
des bisous mouillés
du bout de nos nez
alors vas-y propose moi
de me prendre dans tes bras
je ne voudrai pas
parce que c'est Minette
qui me parle de moi
de ses yeux humides
m'envoie des baisers
de ses moustaches fines
caresse mes joues
sans attendre comme toi
que je lui parle de moi
moi, ce soir,j'dors avec minette
et ce s'ra bien chouette
couchées sous les draps
on se racontera
des histoires de mecs
et on rigolera
on s'roulera en boule
on s'fera des papouilles
des bisous mouillés
du bout de nos nez

12 mars 2007- A ma grand-mère

Il y a Paris
Des rues trempées de rouge
Et puis l'aéroport
Le soleil qui pointe
Les couloirs de foule épanchés
Arrivée la chaleur
La soif inextinguible
Sur l'échine des longues files
Impossible d'étancher

J'ai souvenir de la cour
Presque de récré
Carrelée, marbrée
De vert, de blanc, de bleu
Et de fleurs veinée
Kaléidoscope
Vitraux de l'édifice
En leurs coeurs nichent
Les mélopées d'enfants
Sur leurs pétales percutent
Les appels des mamans
Brodés des vapeurs
D'un muezzin en pleurs
Le ciel se froisse à peine
Du vol d'une hirondelle
Et jette ses embruns
De sable, de sel, de crème
Et ses immenses files
D'une lourde paresse

La vieille femme repose
Sourde dans une pénombre close
Des fenêtres lascives
Arrondies de barreaux
Tintent les rideaux
Ronds de perles plastiques

En son corps assoupi
Couve un peu de ma vie
Les traits de son visage
Appartiennent à mon père
Un peu de mon image
Elle a le souffle fort
Cadencé et ouaté
De ceux qui ont vécu
Le sommeil apaisé
Nimbé des rires d'enfants
Les grands et les petits
Les siens poupées arabes

On m'a dit il y a peu
Que tu étais partie
Pourtant au fil(s) de maux
Tu palpites et tu vis
Et lorsque le sommeil
S'invite dans mes draps
Je sens encore ton souffle
Sirocco sur mes bras
Plage de sable brûlant
Etendue de mémoire
Gorgé de vagues
D'une mer écrémée
Les lèvres citronnées
Et la fleur d'oranger
Ma vie à l'eau de rose
Le miaulement du chat
Et puis le lait entier
Qui me fait une moustache

Et chaque après-midi
Repus des rêves de sieste
On sourit en pastèque
On engloutit des pêches
On s'emmielle de coings
On jette des baquets d'eau
On la racle on la pousse
Et on humidifie le moindre
Petit recoin des
Marbres bleu, blanc, vert
Cour aux parfums jasmin
Où assise par terre
Une vieille femme
S'affaire au repas

Sa peau fleure l'ail et la tomate
Cuirassée d'huile d'olive
Entre ses doigts file la semoule
Egrène le temps
Ecosse les pois chiches
Les fèves de ses rois
Ah, des souvenirs j'en ai
Aux yeux larmes de khôl
Les moustiques parasites
Comme la vie sucent et piquent
Les méduses métaphores
Les bonbons de l'amphore
A terre là cassée
Ramassés à pleines mains
Je sers les poings je sers
Quand l'enfant étouffe encore
Tous les cris de son corps
Allez petit cousin,
Oublie, t'es trop petit
On ira voir toi et moi
L'âne et le chameau
Plantés dans ce désert
Qui précède la mer
Ils mâchonnent le temps
Les aiguilles de cactus
Et les chardons ardents
Qui égratignent les pieds
Le long du chemin souffré
Qui mène à la plage

Vieille femme tu reposes
A présent tu disposes
Comme dans toutes les chansons
Je ne t'ai jamais parlé
Jamais rien demandé
Pris ce que tu donnais
J'ai appris à nager
Pas à me laisser flotter
J'ai frotté mon palais
Au piment des mille et une
Vies au creux desquelles
Mon père naquit
Ton pays et ta langue
Ne sont même pas à moi
J'hérite de tout cela
Passé aux remugles de plats
De poissons, de fritures
De légumes découpés
De sauces et de tes mots
Que je ne comprenais pas
Vent d'enfance
Aux allures de vacances
Aux couleurs de l'été
Dans ce pays où rien
Naît à moitié

En moi poussent
Tes racines
Collier de jasmin
Autour duquel s'enfilent
Les grains de sable aux reflets
De terre
De mer
De fraise
Et de mémoire vivante