27 novembre - Réveil

Ce matin, j’ai été éveillée avec la chanson que j’aurais précisément choisie si un quart d’heure plus tôt le dieu du réveil m’avait interpellée dans mon sommeil pour me demander : « dis-moi, il est bientôt temps... avec quelle chanson aimerais-tu émerger au monde merveilleux de la conscience ? ». Plus incroyable encore, le réveil s’est allumé à la minute même de la première note de cette chanson. Enfin, encore plus incroyable (si, si), il s’agit d’une de ces chansons que l’on connaît comme un voisin de palier, familière mais sans nom, sans étoffe mais légère comme un "bonjour, bonne journée", de sorte que, en fait, si plus tôt le dieu du réveil m’avait interpellée dans mon sommeil pour me demander « dis-moi, il est bientôt temps... avec quelle chanson aimerais-tu adoucir ton atterrissage dans le monde de la conscience ? », jamais je n’aurais pu lui désigner précisément la chanson que je voulais car elle n’existait pas avant que mon réveil la joue. Peut-être en est-il de même avec les voisins de palier. J’ai constaté en tous cas que dans mon immeuble, mes voisins semblent partir sans jamais revenir : l’ascenseur est toujours au rez-de-chaussée. La morale de cette histoire serait alambiquée d'abord parce qu'il n'y a pas d'histoire.

25 novembre- P'tit peu colère

Dans une boîte grise
Mes heures séquestrées
Par des murs de néon
La vie la mienne pas la vôtre
Est-là dehors en bas
Et là à l’intérieur de moi
L’âme ne se rive pas
Aucune de vos lances
N’entamera mon silence
Mes pieds s’empêtrent
Dans les entrelacs
Noués là sous mes pas
Ce ne sont que mes pieds
Ma pensée, elle, avance
Chacun de vos pièges
M’alloue de l’importance

Je pourrais bien ici
Finir misanthrope

Vous n'êtes que des hommes
Mais ce serait vous donner
Beaucoup trop d’importance
Et vous faire exister

Alors que là-bas
Sans doute un ours naît-il
Qui m’y attendra

19 novembre - Douceur

Sur le chemin d'un rêve
La nuit dernière on m'a donné
Un baiser vibrant de douceur
En mon âme je l'ai posé
Cailloux du petit Poucet
Jusqu'au matin je l'ai gardé

15 novembre - Essence

Lécher le goulot
Des vies des autres
Ourler les bords de l’âme
De leurs gouttes d’essence
Se réchauffer, se brûler

Ou se jucher dessus
S'oublier, flotter au monde

Comme à la première seconde

13 novembre- Voilà c'est là

Gentes dames et damoiseaux, annonce faite sur cette place publique : j’ai enfin une nouvelle maison !
Elle n’est pas en carton.
Elle est d’un bordeaux couleur vin et ses boiseries sont chaudes.
Elle est pensée dans ses moindres détails et toute chose y trouve une place.
Dans la cuisine, la petite lumière de la hotte tisse des rideaux autour de mes gestes et concentre, comme un projecteur de cinéma, la confection de plats en un moment unique.
Il y fait doux et grand jour même sous le ciel de novembre.
La nuit, les lumières s’y tamisent.
Je crois qu’il fera bon y écrire.
Au matin, plus de voisins bruyants, mais le pépiement des oiseaux.
Des voisins, je n’en ai d’ailleurs pas, sauf en dessous.
Je n’en ai même pas en face, finie la fenêtre sur cour, si bien que je peux même me balader toute nue (et wééé)…
La rue est pavée et agreste. Il y a tellement peu de bruits que je résiste à la tentation d’ouvrir les fenêtres et de crier : « y a quelqu’un ?! ».
Pourtant je suis au coeur de Paris.
Dans la salle de bains, il y a un radiateur spécifiquement dédié à l’accueil des serviettes.
L’entrée de l’immeuble fleure bon.
Juste en bas, il y a un grand parc, mes fenêtres ouvrent sur ses arbres et sur le sifflet du gardien le soir à 17h.
Je suis au dernier étage, la pluie et le vent seuls marchent sur ma tête.
Le ciel est grand ouvert. Je peux m’allonger (entièrement !) et regarder courir les nuages ou le faisceau de la tour Eiffel.
Je vois aussi la tour Montparnasse et le Panthéon surplomber toits gris et cheminées fumantes.
Je suis un peu étonnée de me voir là. Je me dis, tiens, que font donc mes affaires ici ? C’est chaud, c’est grand, c'est calme, ce n’est pas chez moi. Mais je vais m’y faire, Ratatouille, lui, s’y est vite senti comme chez lui.
Ah et puis aussi, j’ai une vraie chambre (si, si) avec un dressing à faire pâlir les copines.
Cet appartement, je le regarde, on se jauge. C’est un écrin douillet et je me demande de quels souvenirs, moments et visages je vais le peupler.
Je vais commencer par essayer d’être plus souvent chez moi.
Bien sûr j’ai quitté le quartier où je sortais, dînais, que j’aime et où sont mes amis, mais enfin j’ai un cheval d’acier et eux ont des jambes.
En tous les cas, pour arriver là et poser mes valises (minute d’émotion, tention), je remercie mes amis, Nadège notamment qui m’a nourrie et hébergée, ma famille et celle éloignée qui m’offre la possibilité de ce logis. Monsieur Georges aussi qui d’un bras d’un seul a soulevé l’ensemble de mes cartons, les a hissés sur un tapis magique et les a déposés là.
Et bientôt, un jour peut-être, pourrai-je remercier Free d’avoir déposé chez moi un œuf qui m’ouvrirait les portes d’Internet à domicile.

3 novembre - L'actu cruciale du jour

"Consommer des cacahuètes jeune prévient des risques d'allergie
Publié le 03 novembre 2008 - 09:46 (ici: http://www.larep.com/bien_etre-7677.html)

Les enfants qui ne mangent pas de cacahuètes durant leur petite enfance ou enfance ont 10 fois plus de risques de développer une allergie à cette arachide, que ceux qui y ont été exposés, d'après une étude publiée dans l'édition de novembre de The Journal of Allergy and Clinical Immunology.
Les chercheurs ont comparé l'incidence de l'allergie à la cacahuète parmi des enfants aux données sur la consommation de cacahuète provenant de mères d'enfants âgés de 4 à 24 mois."


Absolument!