10 août- (Long) message personnel (2)

C’était il y a deux ans
Dans ta rue au nom de fleur

Et sans lumières

Je savais dans le taxi

Traversant un Paris

Désert, il est tard dans la nuit

Désert, c’est août, ils sont partis

Je savais dans ce taxi

Jouer un moment-clé

De ma vie


Le ruban qui nous lie

Se tisse de circonstances

Un tas de oui

Une bouteille débouchée

Quand une heure avant

J’allais chez moi me coucher

De trajets en scooter sous la pluie

Des films pelotonnés sous la couette

Petits déjeuners au petit matin

Seule dans un troquet rue Lecourbe

L’hiver, l’été et toutes les saisons


Jamais on ne m’a tant laissée

La possibilité de me surprendre

De choisir sans enjeu

Ma liberté en terrain de possibles
Voilà comment nous nous sommes

A Noël 2006 retrouvés

A réveillonner ensemble

Autour d’un dîner improvisé

Lorsqu’à 19h nous nous apprêtions

Chacun de notre côté

A regarder un film pour étouffer

Le bruit des festivités


Jamais je n’ai eu tant de chances

Ou je ne savais pas voir
C’est que toi et moi

Ne cherchons pas de nous

Alors toi et moi trouvons

Ce nous parfois, même maladroit


Il est temps aujourd’hui

D’écrire un poème

Pour toi qui

Donnes peu mais me laisse prendre

Toi dont la présence

Sans excès ni tourments

Me remet en place

Réinvente ma féminité

Sur tes clichés

Mon visage apaisé

Il est temps car aujourd’hui


Y a-t-il plus simple que cela

S’éveiller le matin

Aux côtés de quelqu’un

En être bien surpris

S’enrouler dans l’instant

Dont la vie nous a révélé

La rareté


Des matins on en a eus

Mais celui-là c’est

La première fois

Où je dis j’ai besoin de toi

Maintenant à deux heures du matin

Et toi qui me dis je viens


Il aura fallu
bien des moments
Et deux ans
Pour que tu sois là

Finalement bien plus que cela

Ma vie et la tienne
se croisent
Au moment où l'on comprend
La valeur du temps
Et nos moments d’urgence

Je ne t'avais jusque lors
Jamais rien demandé


Quel est ce sentiment

Sans amour, profonde affection

Compréhension sans fards

Je me sens en pleine nature

Ramenée à ce que je suis

Toi et moi jamais n’avons marché dans la rue

Aucun de mes amis ne t’a vu

J’aurais pu auprès d’eux

T’inventer, amant-ami imaginaire

Et si un jour on me croyait folle

Il me faudrait donner ton

Numéro de téléphone


Je n’invente rien

Il faut cesser parfois

De rêver des histoires

De songer à des mieux
Reléguer les questions
Pour pouvoir se dire
Tiens c'est bon
Oui c'est simple
Tiens c'est là
Ce matin tu es là

Dans tes bras s’éloignent

Des tensions de moi

Que je ne soupçonnais pas

Simplement sans gêne

Ma main dans la tienne

Sans crainte ni jeu car

Il n’y a pas entre toi et moi

Le challenge du lendemain

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