8 mai 2007- Quai de la Rapée

Une nuit le long du quai de la Rapée
J'ai vu un homme marcher
Les jambes flottant
Dans un pantalon de toile blanc
Au contact du sable
Ses pieds ne se brûlent pas
La peau burinée des sillons de la terre
Tannée du souffle de la Méditerranée
Exhalée par la lumière chaux
Des murs qu'il longe
Et par le ciel bleu
Roi comme l'éternité
Sans une seule zébrure
A peine un olivier
Ses cheveux ont l'argent
Martelé du pays
La bourgade est déserte
Les ruelles se tordent
Sous le fouet
Lames du sirocco
Et l'homme avance
L'idée fait son chemin
Seul, torse nu, un bâton à la main
Il piétine les ordures
Epluchures de melon
Restes de poissons
Disputés par les chats
Aux abords de la morgue
Quai de la Rapée
Seule âme vivante
Le génie de la lampe
Traverse le vent
Comme on traverse les temps

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