2 septembre- Rentrée

Demain, c’est la rentrée. En quoi cela consiste ? Pour nous, adultes sans enfants, cela signifie des matins grisâtres, des artères parisiennes de nouveau engorgées, idem pour les bus et les métros, à nouveau ralentir devant les panneaux attention école et vers 16h30 prendre garde à toutes ces étranges personnes qui, munies d’un gâteau à la main, s’attroupent devant les établissements scolaires. On voit des papa en costars courir le matin un bambin dans la main ou une mère traverser une flaque (car il pleut toujours à la rentrée) en gazelle un cartable sur le dos.

Pour les enfants, c’est le stress et ils seront nombreux à dormir peu ce soir. Il y a le stress enthousiaste à l’idée de retrouver les copains, voire l'amoureux(se), de raconter ses vacances, de crâner avec le dernier gadget offert par les parents à l’occasion de cette rentrée. Le stress de savoir avec qui on sera ou pas en classe, quels profs ou instit on aura, l’emploi du temps, le cri unanime de protestation de la classe apprenant qu’elle aura cours le samedi. Tout cela sous les néons blancs des salles de classe aux vitres couvertes de buée. Cartable de 11 kilos, couvrir les livres, le prof de Maths veut un compas, le prof de Français un Bescherelle, la prof d’Histoire-Géo deux cahiers : un pour l’histoire et un pour la géo, elle insiste. Il y a ceux qui appréhendent davantage encore, parce qu’ils vont entrer à l’école, au collège ou au lycée. Et puis ceux pour lesquels l’idée des copains n’allège pas le retour vers une institution qu’ils détestent. Ils n’aiment pas l’école, n’aiment pas les profs ni l’emploi du temps quel qu’il soit : c’est le calvaire.

Dans les premiers jours, on fait des photos d’identités, on décore ses cahiers, son carnet de correspondance, dans les classes on choisit sa place, on achète les livres rasoirs du prof de Français. Mais viennent vite les premiers devoirs, les dissertations et les leçons, l’angoisse des contrôles et des notes, des conseils de classe, des cours où on ne comprend rien, des réunions parents-profs et des irrépressibles envies de dormir. Il faut ingurgiter, ne pas flancher, être bon partout, répéter, répéter, ânonner.
L’année va se dérouler comme pour le salarié, debout tôt tous les jours, emploi du temps réglé sans surprise autres que l'absence d'un prof; à 8h soyez concentrés, apprenez, répondez, ayez faim entre 12 et 13h, au-delà tant pis pour vous; les récrés, les permanences, les pions qu’on soudoie, le tout entrecoupé de vacances, d’anniversaires, de boums, de quelques rhumes et arrêts maladie.

Pour les parents, la rentrée est aussi moment de tension, reprise du rythme, conduire les enfants à l’école, les faire garder, acheter les fournitures, veiller à ce que les devoirs soient bien faits, à ce que les enfants racontent leurs journées pour guetter le moindre malaise ou écart d’éducation, lutter contre la télé, les coucher tôt. Il est des parents pour lesquels la rentrée est encore plus compliquée, ceux qui sont seuls ou pour lesquels acheter un livre est financièrement difficile et qui n’ont même pas pu faire partir leurs enfants en vacances.

Bref, la rentrée, c’est demain et pour plein de gens c’est un basculement : pas terrible, l’année tout entière et l’année de chacun est rythmée par le calendrier scolaire, mais enfin regardez avec attention et vous verrez que demain n’est pas semblable à aujourd’hui. D’ailleurs, pour l’occasion, l’horloge du Pont-Neuf qui marquait invariablement 3h43 depuis des mois a été remise à l’heure ce matin !

Aucun commentaire: