11 février- Ici, les chats

La ville est bordée par la mer, l'air et les maisons sont imbibés d'humidité. Partout elle pénètre, laisse une odeur rance à l'intérieur. Il fait meilleur dehors alors j'ouvre tout, fenêtres et portes, pour que le soleil aspire l'eau des murs, et je m'installe dans la cour. J'entends des bruits, la maison frémit, je rentre, il y a des chats partout. Partout. Des petits et des grands, des blancs, des roux, des gris, faméliques, sales, certains n'ont plus de queue, un autre claudique et chaque mouvement de pattes lui coûte. Il ne parvient pas à s'assoir. Ils tournent autour d'une casserole où trempe du pain. L'un d'eux a commencé à manger, frénétiquement: du pain et de l'eau. Je le chasse, je les chasse, dehors l'arbre de la cour est plein d'yeux. Je ne sais plus où donner de la tête ni que faire, ils crèvent de faim. Ils ont peur de moi et pourtant leurs yeux savent apprivoiser l'humain: ils clignent, me regardent, suppliant. Finalement, je les ai tous laissés vider la casserole.

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