11 novembre- A l'absent

Sens-tu ma solitude
N'oses-tu pas l'effleurer
Moi qui dormais dans la tienne
Comme dans un igloo?
Ne plus entendre notes ni mots
Les cris seulement, gémissements

La bête qu'on mène à l'abattoir
Je suis son pressentiment
Tout le long du voyage
Celle sortie de la tanière
Abattue d'une balle dans le flanc
Par le chasseur
Je suis son agonie, ses yeux qui se révulsent
Et leur dernier éclat
Je m'endors la main sur le cœur
Surprise qu'il batte encore

Peur de la nuit, de l'étau glacé
Tes bras s'en sont allés
Ne retiennent plus mes rêves
Tu m'as brûlé les doigts
Ne sentent plus le chaud, le doux, le froid
Ni les pulsations du coeur d'un autre
Eraflent, blessent et je me sens
Edward aux mains d'argent

Tu ne le sais pas, ne sais rien
Mais tu m'as condamnée
A la solitude, au flegme roide
Je ne suis plus émue
Tu m'as muée en toi
J'ai consenti
Et seule je t'ai aimé
Comme une possibilité de vivre

Seigneur de mes ténèbres
La couleur de tes yeux
Feux follets, intenses étincelles
Partition dans les miens
Dans mes souvenirs s'estompe
J'écrivais pour eux
Une histoire à deux
Que j'ai vécue seule

Tout reste mais passe
Un jour tu ne seras plus
Je sortirai grandie
Mais ma plume se tarit
Tourner la page peut-être?
Reléguer les lignes noires
Que j'ai écrites pour toi
Affronter la page blanche
Et dépasser enfin
Ta deuxième lettre de l'alphabet

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