Un pétale délicat et sincère dans le sentiment amoureux, qu’il soit éphémère, hors du couple, pour un jour ou dix mille, qu’importe pourvu qu’il existe en essence, c’est le droit. Lorsque je vois qu’il lui prend la main ou lui caresse la joue, je me dis qu’elle lui donne ce droit. Ce droit de la toucher, effleurer pour faire affleurer l'émoi, un droit qui s’acquiert puis s’étend petit à petit mais pas forcément. Ce droit, il le lui rend et l’étend, petit à petit mais pas forcément. Un droit jamais acquis qui semble d’autant plus précieux et fragile dans cette ville où, dans les rues, le métro, au cinéma ou dans les bars, on se trouve les uns contre les autres, comprimé dans un contact physique violent parce qu’il abolit les frontières de l’espace intime.
L’amour se joue sous mes yeux, loin des nuits et des lits, dans la rue, sur un banc dans un restaurant lorsqu’il ou elle donne à l’autre la possibilité d’entrer dans la sphère spatiale de l’intimité ; en lui octroyant ce droit, il ou elle transforme l’autre en une personne extraordinaire. Là se trouve le basculement dans l’émotion, lorsque de personne on devient le fameux quelqu’un, lorsque d’ordinaire on devient extraordinaire. Ce n’est que lorsqu’on vient de gagner ou de perdre ce droit qu’on prend conscience de sa valeur, de sa chance révolue et du fait que, dans un geste si simple qu’il est devenu anodin et routinier, tient l’image de nous qui nous tenait debout et nous lestait.
L’amour se joue sous mes yeux, loin des nuits et des lits, dans la rue, sur un banc dans un restaurant lorsqu’il ou elle donne à l’autre la possibilité d’entrer dans la sphère spatiale de l’intimité ; en lui octroyant ce droit, il ou elle transforme l’autre en une personne extraordinaire. Là se trouve le basculement dans l’émotion, lorsque de personne on devient le fameux quelqu’un, lorsque d’ordinaire on devient extraordinaire. Ce n’est que lorsqu’on vient de gagner ou de perdre ce droit qu’on prend conscience de sa valeur, de sa chance révolue et du fait que, dans un geste si simple qu’il est devenu anodin et routinier, tient l’image de nous qui nous tenait debout et nous lestait.
Des sourires, de l’indicible, des actes et des gestes, beaucoup de maladresse, deux mains qui se rencontrent comme deux humanités asexuées, se cherchent jusqu’à l’enlacement: voilà tout, et une phrase d’André Breton qui hante « deux mains qui se trouvent c’est assez pour le toit de demain».
1 commentaire:
Celui là est particulièrement juste et cinglant, à mon sens, de plus il m'a éclairé sur l'idée que j'avais de l'idée que Lila a d'Ugo, sur laquelle j'avais projeté une forme de romantisme noir et désuet qui à bien y reflechir ne lui appartenait pas.
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