Ecrire c’est apprendre à respirer
Lorsqu’il parait que la moitié d’entre nous
Ne savent pas
L’écriture se fait discipline
Pour retrouver son souffle
Inspiration d’abord, lente ou goulue
Où aux parois des poumons
Le goudron de la clope
Et la glue des années
Collent des émotions
Mouchetées en punaises
A la tête monte l’air en mots
Par bouffées ou en filets
Folle farandole ou bulles de savon
Exhalent le vertige du vide
Lorsque les mots manquent
Toucher de l’âme
Le gouffre de l’ignorance
Le cœur se gorge de sensations
De détails que les yeux lui racontent
Bouffer un dictionnaire
Maturation
Incubation
Chercher son rythme, son pouls
S’apaiser bercé
Ou étouffer culbuté
Les mots sont des palpitations
Rythme cardiaque
Ou lames pointues qui égorgent
Puis, expiration
Logorrhée en bile
Ou mélopée aérienne
Du bout de l’ongle
Fouiller jusqu’aux chairs
Racler, poncer
Restituer
Une émotion
Un regard en bourgeon
Ecrire c’est nier la raison
Pour n’en avoir qu’une
Cheviller son ventre à ses yeux
Se lever chaque matin
Pour quelqu’un
Quelque chose
Un instant
Surtout, on peut écrire comme on respire
Partout
C’est pour cela, Martin, que je ne cesserai pas
Ainsi que je fais exister les gens autour de moi
Ainsi que je leur donne du poids auprès de moi
Ne pas écrire c’est survivre
Cela arrive mais ne saurait durer
Qu’importe le talent
Ecrire c’est partager
De soi à soi a minima
Etre toujours à une page
Du monde
Pour qu’il ne me dévore pas
Ecrire c’est surtout
Caresser un visage
Effleurer une âme de la plume
Côté plume
25 avril 2007- Pour Martin, en réponse
Publié par N./ à 09:56
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