Le monstre calciné
Clopine mais marche encore
Sur ses pattes de cendres
Les yeux suintant de suie
Approche sarcastique
Je recule mais glisse
Il sait qu’il a gagné
Je peux crier hurler
Pas même un écho
On m’a abandonnée
Laissée là quelque part
D’une claque
Me plaque à terre
Bitume luisant de pluie
Dans une flaque
Claque plaque flaque
Les lèvres se fendent
Et pour me défendre
Je voudrais d’un rire
Le pourfendre
Mais son souffle piqueté
De pics de glace
Mitraille ma langue
Et il éclate
En ricanements lugubres
Une à une sort les griffes
Armes affûtées du crime
Les coule dans ma gorge
Le long des rigoles
Des histoires à venir
Que je n’ai pas su dire
Du bout de l’ongle
Prolonge le supplice
Fouille les intestins
Ex-tripe mes rêves
Des visages paysages
Tes yeux dans ma main
Des bras je sers mon ventre
Pour le retenir
Et fais monter les larmes
Pour qu’il ne les ait pas
Ses contours sont flous
Il est fumées de souffre
Une échine en crinière
Qui se darde d’épines
Canines jaunes de vampire
Dégoulinantes de bave
Avance sa gueule béante
Tout contre mon visage
Je tente bien de bouger
Ou de m’évanouir
Mais il n’y a plus d’espace
Dans mon cou
Sur mon sein
Il plante sa mâchoire
Tout entière
Arrache mes mots
Des parcelles de mémoire
Des visions d’avenir
Et je ne me réveille pas
7 août- Le monstre
Publié par N./ à 08:56
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