Le long de mon rideau de coton perlé, un papillon de nuit s'est posé. Ne bouge plus, non qu'il ait peur, plutôt qu'il est bien là. J'aime ce compagnon du soir, le voir inspire, apaise l'écriture, j'imagine sa naissance, hier ou ce matin, sa venue jusqu'ici. Je l'interroge et il semble sourire des ailes. Si j'avais été atome, un atome seulement, doué d'une conscience, sur lui j'aurais embarqué et aurais pu conter ensuite un beau voyage. Il parait que la poussière de ses ailes est sa vie. Toucher l'aile, ôter la poussière, c'est le tuer. Il est des phénomènes naturels et scientifiques dont il ne faut pas chercher la véracité pour conserver l'image intacte. Dans le cas du papillon, sa poussière de vie, peut-être d'étoile, et peut-être même de l'étoile de Martial, est pure féérie.
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