Un jour quelqu'un d'hier
Attendra devant ma porte
Arrimé comme une raison de vivre
Printemps
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Veille de printemps
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Sieste
Poser la tête sur une pierre d'ombre
Noyer le regard à une chapelle rose
Au son lointain d'une tondeuse
Elaguer les souvenirs
Délicatement
Comme on effeuille une rose
Ecouter mûrir les oliviers au ciel
Zébré du ronronnement feutré de l'avion
Panser quelques plaies
Délicatement
A la plume d'une lumière sur sa peau
Rose
Au creux d'une bulle chaude
D'un après-midi méditerranée
Noyé de sieste
S'absenter du monde
Juchée sur une seconde
Rose
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Savoir parce qu’on nous l’a dit qu’on va vieillir, pas mourir et retrouver la nécessité d’écrire pour évincer le flot d’images et de mots qu’on garde parce que dire c’est percer l’armure.
Et toujours les mêmes thèmes, souffler dessus comme sur un pissenlit avec le vœu de ne pas les voir revenir.
Ecrire pour se cacher derrière les mots et les belles formules et le je maîtrise, vous avez vu, c’est beau, c’est bien dit, c’est creux, ce n’est pas moi, mais avouez que c’est bien tourné.
Cynisme.
Vivre sans éprouver demain ni projection autre que de plein fouet sur un mur, avec pourtant profondément chevillée la loi d’une relativité tissée d’hiers.
Etre adulte, porter des j'ai déjà vu et le cœur gros qui a vécu jusqu’à la moindre fibre du ventre et la certitude théorique qu’on va crever, aussi parce qu’on a enterré depuis.
Garder pourtant chevillée comme une raison d'être la capacité de s'émerveiller.
Marcher à leurs côtés pas avec eux.
Etre adulte surtout pour ne plus être le gosse qui croit qui tombe qui dit, laisse son jouet , blesse.
Savourer la douceur d'un bonbon en oubliant qu'il peut se transformer en projectile.
Balancier en soi du moi à protéger parce qu’hier, mais hier quoi, hier est soi jusque dans la moindre fibre du ventre. Soi sans importance dés qu'on l'ouvre, morceau de soie dont on peut goûter la douceur et pas seulement la couture coupante. Justement.
Et le tu auquel on ne parvient pas à se dire, alors qu'on se sait dans ses recoins, ne pas parvenir à montrer les contours sans pointer du doigt le flanc sur lequel frapper.
Un jour sauf à mourir avant mes textes ouvriront sur il était une fois.
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13 mai- Vacance(s)
Il ne faudra pas revenir
Toutes les jolies chansons fleurent le souvenir
Voguent nos corps au monde
Divaguent les âmes seules
Au coeur des rondes urbaines
Se gavent de chaleur
Les mots ont tari ta lueur
Sifflé ta présence évidence
Nos phrases sans paroles
Dans des lits sans draps
Lointaines danses folles
Se ruent en ma mémoire
Comme dans un chapiteau
Etoiles aux ciels des insomnies
Oh la belle bleue, oh la belle verte
En ma pupille les nuances de vos élans
Mon regard strates de vous et des temps
S'effile à la meule des hommes
Se détourne de tous les néants
S'ouvre chaque matin quérir un jour nouveau
Le coeur se camoufle, s'érige en pont-levis
Mais c'est sous la neige qu'éclora le vert tendre
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9 avril
Je ne déclare pas ce blog fermé
Car j'y reviendrai
A ceux qui s'inquiètent: je vais bien mais...
Comme beaucoup, j'ai un travail
Comme pour beaucoup, en ces temps, mieux vaut le garder
Un peu.
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11 mars
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23 février
Lorsque la pluie fine floute les contours
Apaisant la danse et le tournis des heures
Je vous vois avancer frêle silhouette d’eau
Cette voix de coton où je tapis mes nuits
La neige du matin qui cueille mon sommeil
Embrasent les mots en bribes que vous m'avez laissés
Et vous n'êtes plus qu'un
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17 février
Une requête de l’absence
Silence sans appels
En douceur tirer la porte
De l’appartement vide
Sur les lattes de l’existence
Monologue ma mémoire
Cartons d’âmes fermés
S'annonce l’heure de déménager
Et de remettre le pied
A l’étrier du cœur
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11 janvier - Laver
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6 janvier
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16 décembre
Ma pensée bruisse
Langue vague
Lénifiée de janvier
Se largue molle
Sur la plage
Supplie le sable
De la garder
S’étend en moi
La lande de l’hiver
Mon animal s'endort
Sur un fil de gel
Glissent mes lucioles d’été
Silencieuse
Chaque jour est nuit
Où le ciel est blanc
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27 novembre - Réveil
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25 novembre- P'tit peu colère
Dans une boîte grise
Mes heures séquestrées
Par des murs de néon
La vie la mienne pas la vôtre
Est-là dehors en bas
Et là à l’intérieur de moi
L’âme ne se rive pas
Aucune de vos lances
N’entamera mon silence
Mes pieds s’empêtrent
Dans les entrelacs
Noués là sous mes pas
Ce ne sont que mes pieds
Ma pensée, elle, avance
Chacun de vos pièges
M’alloue de l’importance
Je pourrais bien ici
Finir misanthrope
Vous n'êtes que des hommes
Mais ce serait vous donner
Beaucoup trop d’importance
Et vous faire exister
Alors que là-bas
Sans doute un ours naît-il
Qui m’y attendra
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19 novembre - Douceur
Sur le chemin d'un rêve
La nuit dernière on m'a donné
Un baiser vibrant de douceur
En mon âme je l'ai posé
Cailloux du petit Poucet
Jusqu'au matin je l'ai gardé
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15 novembre - Essence
Lécher le goulot
Des vies des autres
Ourler les bords de l’âme
De leurs gouttes d’essence
Se réchauffer, se brûler
Ou se jucher dessus
S'oublier, flotter au monde
Comme à la première seconde
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13 novembre- Voilà c'est là
Elle n’est pas en carton.
Elle est d’un bordeaux couleur vin et ses boiseries sont chaudes.
Elle est pensée dans ses moindres détails et toute chose y trouve une place.
Dans la cuisine, la petite lumière de la hotte tisse des rideaux autour de mes gestes et concentre, comme un projecteur de cinéma, la confection de plats en un moment unique.
Il y fait doux et grand jour même sous le ciel de novembre.
La nuit, les lumières s’y tamisent.
Je crois qu’il fera bon y écrire.
Au matin, plus de voisins bruyants, mais le pépiement des oiseaux.
Des voisins, je n’en ai d’ailleurs pas, sauf en dessous.
Je n’en ai même pas en face, finie la fenêtre sur cour, si bien que je peux même me balader toute nue (et wééé)…
La rue est pavée et agreste. Il y a tellement peu de bruits que je résiste à la tentation d’ouvrir les fenêtres et de crier : « y a quelqu’un ?! ».
Dans la salle de bains, il y a un radiateur spécifiquement dédié à l’accueil des serviettes.
L’entrée de l’immeuble fleure bon.
Juste en bas, il y a un grand parc, mes fenêtres ouvrent sur ses arbres et sur le sifflet du gardien le soir à 17h.
Je suis au dernier étage, la pluie et le vent seuls marchent sur ma tête.
Le ciel est grand ouvert. Je peux m’allonger (entièrement !) et regarder courir les nuages ou le faisceau de la tour Eiffel.
Je vois aussi la tour Montparnasse et le Panthéon surplomber toits gris et cheminées fumantes.
Je suis un peu étonnée de me voir là. Je me dis, tiens, que font donc mes affaires ici ? C’est chaud, c’est grand, c'est calme, ce n’est pas chez moi. Mais je vais m’y faire, Ratatouille, lui, s’y est vite senti comme chez lui.
Ah et puis aussi, j’ai une vraie chambre (si, si) avec un dressing à faire pâlir les copines.
Cet appartement, je le regarde, on se jauge. C’est un écrin douillet et je me demande de quels souvenirs, moments et visages je vais le peupler.
Je vais commencer par essayer d’être plus souvent chez moi.
Bien sûr j’ai quitté le quartier où je sortais, dînais, que j’aime et où sont mes amis, mais enfin j’ai un cheval d’acier et eux ont des jambes.
En tous les cas, pour arriver là et poser mes valises (minute d’émotion, tention), je remercie mes amis, Nadège notamment qui m’a nourrie et hébergée, ma famille et celle éloignée qui m’offre la possibilité de ce logis. Monsieur Georges aussi qui d’un bras d’un seul a soulevé l’ensemble de mes cartons, les a hissés sur un tapis magique et les a déposés là.
Et bientôt, un jour peut-être, pourrai-je remercier Free d’avoir déposé chez moi un œuf qui m’ouvrirait les portes d’Internet à domicile.
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3 novembre - L'actu cruciale du jour
Publié le 03 novembre 2008 - 09:46 (ici: http://www.larep.com/bien_etre-7677.html)
Les enfants qui ne mangent pas de cacahuètes durant leur petite enfance ou enfance ont 10 fois plus de risques de développer une allergie à cette arachide, que ceux qui y ont été exposés, d'après une étude publiée dans l'édition de novembre de The Journal of Allergy and Clinical Immunology.
Absolument!
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31 octobre - Coup de vent
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26 octobre - Mon père
J'ai écrit ce texte il y a quelques mois et comme j'ai peu de temps en ce moment pour en écrire de nouveaux...
Mon père ce sont mes traits, mes lèvres et deux sillons qui encadrent mon sourire.
Mon père ce sont mes emportements, l'intériorité magma, ma dureté affichée, mes jugements incisifs mais il faut bien trancher pour avancer.
Mon père s'il était un mot serait générosité.
Mon père c’est une famille romanesque digne des Rougon-Macquart.
Mon père c’est on prend les deux, à condition qu’on les appelle Chat et Pacha.
Mon père ce sont mes bleus de ciel, de mer, à l’âme lorsque l’intégrité est identité éraflée.
Mon père ce sont mes blancs de la page, des façades à la chaux et du déracinement.
Mon père c’est l’or du soleil et du sable, l’ocre de la terre remuée, travaillée, celui de son visage et de mon chemin.
Mon père c’est les chats de Tunis, de Sousse, de Paris, tous ceux que je croise, ceux qu’il aime et qu’il enterre.
Mon père c’est mes heures de sieste et la brise fraîche qui joue avec les rideaux d’une chambre d’été.
Mon père c'est le feu de cheminée.
Mon père c’est au moins trois vies, la sienne vécue, la sienne qu’en lui il pétrit, la mienne.
Mon père c’est la troisième partie de ma thèse et quelques auteurs de polar.
Mon père c’est les colères en impasses, le grand écart entre les extrémités, les gestes retenus, les maux en mots tus.
Mon père c’est les amis perdus parce que l’essence est éphémère et qu'aucune liberté ne se conquiert sans morts.
Mon père c’est mon enfance en bribes salées et les instants du présent qui saisissent, traversent et laissent coi.
Mon père c’est mon premier lecteur et mes premiers écrits.
Mon père c'est ma peau sensible au rasoir de la vie.
Mon père c’est le silence, la maladresse de nos présences mais c’est l’évidence.
Mon père c’est quelque chose qui s’est apaisé ou résigné, toujours éruption brûlante en moi.
Mon père, il paraît qu'il faudra le tuer, mais personne ne se coupe une jambe.
Mon père c’est l’affection en gestes et en attentions, mon élan vers l’écrit pour pallier l’impossibilité de dire.
Mon père, et il me le rend bien, je l’aime père, homme, je l'aime être et c’est l’occasion de le lui écrire.
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20 octobre - Silence
Les gouttes coulent sur la vitre
Etiolent les lumières de la rue
Lueurs mouillées balbutiantes
En sanglots se mélangent sur
La palette barbouillée du peintre
Les pneus glissent sur l'asphalte
Déplient le foulard de soie
Au rythme de leurs soupirs
Dodeline ma pensée
Ce pourrait être Rome, Tunis ou bien Paris
Toute ville connaît ce moment
De monde somnolant
Palpitations faibles au poignet
Entre aujourd'hui et demain
Mort et vie
Monde en paix
Dans la cafetière les gouttes de café
Lourdes d'une vie perfusée
Peinent à tomber, plombées de marc
Balles saturées d'une aube à venir
Publié par N./ à 13:41 2 commentaires
17 octobre - Question du jour
Parfois, on pense à des choses et un stylo intérieur écrit le scénario de la pensée, non?
Exemple: si je m'interroge sur le menu du midi, je ne vois pas une pizza, non. Je vois sous mes paupières en pages une plume écrire, lettre à lettre: "qu'est-ce que je vais manger à midi?".
De fait, soudain, des questions d'orthographe surgissent qui supplantent la pensée première.
Exemple: hier je chantonnais, "ta maison est en carton, pirouette, KKhuuueette" (oui, oui, ça s'écrit comme ça KKhuette dans la chanson) et soudain je pris conscience que durant toute ma vie cette chanson n'avait révélé qu'un sens: ta maison est en carton et pas en briques (comme pour les petits cochons et le loup).
Mais en fait, il est également possible que ta maison soit en cartonS! Dans des cartons quoi.
Pirouette KKhuette
Publié par N./ à 10:43 7 commentaires
15 octobre- En ce moment...
En ce moment je regrette d'avoir:
- moins de temps pour écrire
- moins de temps pour vous lire
- moins de temps pour vous écrire
- moins de temps pour publier vos commentaires
- moins de temps pour y répondre
Cher lecteur pardonne-moi une fois encore, mais:
- je fais mes cartons, je cartonne en somme
- je travaille toute la journée et le soir venu
- je travaille encore, j'écris pour d'autres et
- je fais mes cartons
Et puis parfois, je dors.
Mais... je rattraperai le temps qui n'est jamais perdu.
Publié par N./ à 14:51 5 commentaires
13 octobre- Pensée du jour
De la bouche de la vérité, sortent souvent des enfants.
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