L’exil c’est quitter son pays
Forcé
Guerre, dictature, famine
En soi se débat l’idée de liberté
Tentaculaire
Demander l’asile
Laisser là sa famille
Les heures de son enfance
Au revoir mon père
Au revoir ma mère
D’un coup de sécateur
Couper net les racines
Chercher autant que possible
Un pays comme assise
Pour une fesse du moins
Devenir hermétique
Aux injures racistes
Et au monde monochrome
Quand on se sent tigré
L’exil c’est quitter sa ville
Forcé
Economie, goût de la vie, équilibre
Et quérir l’asile
Au creux de mère Nature
Dans les dédales des rues
Laisser tous ses amis
Et son adolescence dormir
Dans le hall d’un immeuble
Trouver et c’est possible
La force de recommencer
De tout réinventer
L’exil c’est te quitter
Forcé
Crainte de se tromper
Angoisse du devenir
Ne pas t’entraîner
Dans ma seule existence
Ses choix et ses erreurs
C’est te dire je m’en vais
Non que je ne t’aime plus
Chaque jour je goûterai
L’âpre culpabilité
Et le poids du mot « si »
L’exil c’est ajourner le temps
Forcé
Pour croire en la possibilité
De poser ses deux fesses
De trouver un pays ou
Une nature apaisante ou
Une épaule bien ronde
Se dire c’est pas maintenant
Bon,
Ce sera
Plus tard
On pourrait bien à force d’y croire
Laisser dans ce pays
L’exil
Sa peau
Mais ce soir pour mon âme
Fatiguée de penser
Et de lustrer la vie
De la brosse des songes
Pour mon cœur
Fatigué des blessures
Et de justifier
Les infimes fêlures
Pour mon corps
Fatigué de lutter
Contre tous ces assauts
Je demande une minute seulement
L’asile
9 avril- L'exil
Publié par N./ à 15:21
1 commentaire:
Viens te faire un exil à Dijon quand tu veux, banane, en plus je surveillerai mon langage.
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