Les vacances au soleil sont un retour au corps. S’adapte petit à petit à la chaleur, se découvre baigné de lumière. Pieds nus sur le marbre, le sable ou dans l’eau on retrouve le contact à la terre, redécouvre des points de rencontre, infimes comme autant de terrains de dialogue. Le sable polit, abrase, le vent décoiffe, le ressac tendre ouvre grand les oreilles et on sent les courants de la mer, ici tièdes et là frais. L’après-midi, allongé de tout soi sur le lit et non blotti, on fait la sieste, pour seul vêtement la brise de la mer filtrée par les volets entrebâillés. Le soleil donne bonne mine, en nageant ou en faisant la planche on s’étire en chat. Entre femmes, on s’occupe de ses cheveux, bouclés de sel, en faisant le henné, on enlève les peaux mortes au hammam, on s’enduit d’huile d’olive pour hydrater sa peau, on s’épile au sucre, on se met du vernis et on mâche des racines pour nettoyer la bouche. C’est le cerveau qu’on lave à mesure que le corps se détend, en témoignent les conversations entre marques de rouge à lèvres et tu savais que Julien Doré était avec la nana de la météo sur Canal ? Et comme il faudra rentrer, on se promet chaque fois de ne pas oublier, tout au long de l’année, de réitérer ces cérémonials… souviens-toi l’été dernier… mais à Paris l’eau est surtout dehors, en pluie.
30 juin- Carnet de voyage (5)
Les vacances au soleil sont un retour au corps. S’adapte petit à petit à la chaleur, se découvre baigné de lumière. Pieds nus sur le marbre, le sable ou dans l’eau on retrouve le contact à la terre, redécouvre des points de rencontre, infimes comme autant de terrains de dialogue. Le sable polit, abrase, le vent décoiffe, le ressac tendre ouvre grand les oreilles et on sent les courants de la mer, ici tièdes et là frais. L’après-midi, allongé de tout soi sur le lit et non blotti, on fait la sieste, pour seul vêtement la brise de la mer filtrée par les volets entrebâillés. Le soleil donne bonne mine, en nageant ou en faisant la planche on s’étire en chat. Entre femmes, on s’occupe de ses cheveux, bouclés de sel, en faisant le henné, on enlève les peaux mortes au hammam, on s’enduit d’huile d’olive pour hydrater sa peau, on s’épile au sucre, on se met du vernis et on mâche des racines pour nettoyer la bouche. C’est le cerveau qu’on lave à mesure que le corps se détend, en témoignent les conversations entre marques de rouge à lèvres et tu savais que Julien Doré était avec la nana de la météo sur Canal ? Et comme il faudra rentrer, on se promet chaque fois de ne pas oublier, tout au long de l’année, de réitérer ces cérémonials… souviens-toi l’été dernier… mais à Paris l’eau est surtout dehors, en pluie.
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29 juin- Carnet de voyage (4)
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26 juin- Carnet de voyage (3)
Sais-tu dame aux énormes lunettes
Avachie sur la plage les seins à l’air
Que sous ce sable se cache mon enfance ?
Et que devant toi la mer déploie les bleus, les verts
Des yeux des hommes aimés ?
Les bouées, mes cousins petits garçons
Les méduses et la peur du scorpion
Les premières brûlures et sensations de noyade
Là s’arrêtent tous mes sentiers vers la mer
Tout au long de la vie nous sommes personnages
Car la peau se hâle à mesure du chemin
Certaines miettes de l’existence
Flottent paysage, odeur ou bien chanson
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22 juin- Carnet de voyage (2)
La plage en fin de journée, foulée
Le sable dessine des vallons
Epaules de femmes
Vallées d’un désert pour fourmis
Les enfants, profitant du dimanche
S’éloignent
Les oiseaux récupèrent le ciel
Et lui, retrouve sa mer
Paisible et claire
Le soleil fatigué
Largue ses derniers rayons
Soyeux et sans brûlure
C’est l’heure que je préfère
Pour me jeter à l’eau
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19 juin - Carnet de voyage (1)
Ici, c’est une Tunisie loin du tourisme. Le village est paisible, sinueux de ruelles, agréable. Le minaret est sobre, élégant, vert, les gens calmes et gentils. Malgré les creux et les bosses de routes, l’ensemble est doux. On croise et on entend, tout au long de la journée, des moutons, des vaches, des chevaux, beaucoup de chiens, des coqs. Pas de chats en revanche mais beaucoup d’oiseaux, toile de fond sonore du matin au soir. Il y a aussi beaucoup d’ânes qui broutent ou transportent personnes et marchandises. Sans parler de montagnes, mais plutôt de grosses collines, le paysage est vallonné et joue des teintes du vert sapin au marron clair, des cultures de légumes aux blés moissonnés. Ballots de paille, terre brune, sable, cactus et maisons blanches. Il y a ici tant de couleurs… Aujourd’hui, jour de marché, sont amoncelés dans la rue des kilos de pastèques, tomates, melons, pêches, pommes de terre, piments, fraises et prunes. Beaucoup sont ouverts pour laisser voir leur qualité et les ruelles sentent les fruits. Quant à la mer… La plage est déserte, à peine quelques familles du coin. Une étendue de sable fin, propre, pour une eau limpide où tous les bleus se sont donné rendez-vous, du marine au turquoise en passant par le bleu roi ou lapis… A l’horizon, le ciel, du bleu au blanc, azur, l’embrasse et offre un violet pastel. Sur la plage, il y a un petit restaurant où manger du poisson ou boire un café, tranquillement. La côte, au-dessus d’Haouaria, offre un très beau panorama sur la baie, sur l’écume blanche et crémeuse des flots qui se heurtent, en contrebas, sur la roche rouge. Le soir, la nuit vient tôt, une brise fraîche s’invite à la maison, j’entends le murmure nocturne des flots et la lune se hisse haut.
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14 juin- Le temps....
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9 juin- Bribes de 16e (2)
Les étourneaux tout d’abord, au sujet desquels j’avais écrit l’année dernière si ma mémoire est bonne. Ils sont là l’hiver, quelques minutes avant 17h puis entre 16h30 et 17h à mesure que les jours raccourcissent. Quatre mois durant, ils étaient mon horloge et leur vol, en groupe épais et virevoltant, mon morceau de nature sauvage dans la cour de l’avenue d’Eylau. Ils étaient beaux ces étourneaux, j’aimais leur vitesse de groupe en fusée, l’idée que leur envolée me renvoyait chaque soir : l’étourneau n’existe pas seul, il n’y a pas un mais des étourneaux. Je regrette de ne pas avoir noté, comme pour les hirondelles, le premier puis le dernier jours où je les voyais.
Toujours niveau oiseaux, j’observe, tous les matins depuis plusieurs mois, un énorme pigeon, propre sur lui, un pigeon version 16e. En toute discrétion, il se pose chaque matin sur les jardinières de l’immeuble d’en face et, de son bec en sécateur, coupe des herbes pour confectionner un nid qui ne semble jamais être fini. Mon pigeon (MON pigeon), je l’ai prénommé Sisyphe. Il a élu domicile au creux d’une corniche de fenêtre, tout à fait laide mais douillette et, il y a peu, j’ai enfin aperçu la raison de tant de labeur matinal, j’ai vu Mme Pigeon qui n'a franchement rien d'exceptionnel.
Côté animaux à quatre pattes, le chien est l’espèce prédominante de l’arrondissement. J’en vois beaucoup et en connais quatre. Vers 10h chaque matin, promenade de deux lévriers anglais. Ces chiens ne sont pas beaux, mais comme je ne fais pas plus de discrimination physique pour les hommes que pour les chiens… je les aime bien quand même. Ces chiens sont promenés par des « gens de maison » comme on dit. Cela se voit : l’homme qui les promène ne semble guère avoir conscience de la majesté de ces canidés et fume négligemment sa cigarette en attendant que les besoins se fassent. Ces chiens ne semblent pas toucher terre, ils foulent le bitume comme on marche sur de la soie (enfin, j’imagine). Même leur bout de nez… leur tête est si longue qu’il semble toucher les nuages. Ils ont un port altier, de l’allure mais ils n'ont, en revanche, pas l’être des gros fêtards. Ils croisent parfois un autre chien et le toisent avec superbe.
Celui-ci arrive vers 10h30, lui aussi à la laisse d’un « gens de maison ». Alors lui, c’est un bouledogue, ocre et blanc. Ras la terre, sa langue pend car il a toujours la gueule ouverte comme s’il avait soif et un petit filet de bave entre les canines. Il a des yeux marrons et globuleux tout à fait inexpressifs, des petites pattes bourrelées et il roule des fesses. Il marche assez lentement et semble dubitatif. Il se dandine. Autant le dire, il n’est pas très beau mais par contre, il a l’air d’être sympa : les gens (pas de maison, de la rue), des enfants, s’arrêtent pour le caresser et il attend, patiemment, que ce soit fini. Ce chien, c'est un chouette chien.
Enfin, dans un magasin juste en bas, qui vend des ustensiles de cuisine et où la première poubelle, bas de gamme, vaut 250 euros (sans compartiments de recyclage), il y a un labrador blanc. Depuis deux ans que je fréquente le quartier, je n’ai jamais vu ce labrador en position debout mais toujours affalé à l’entrée, en carpette. Il est beau, n’a pas l’air méchant du tout, juste un peu lascif et désabusé, les yeux fermés ou levés vers le ciel.
Et puis dans mon 16e, il y a un chat. Seulement un et encore il n’est pas toujours là, je le soupçonne d'être seulement de passage parfois à Paris mais de faire sa vie de chat ailleurs. Il habite le rez-de-chaussée d’un immeuble dans une rue derrière et se trouve parfois derrière la fenêtre. C’est un chat normal, un chat « de base », mignon, blanc et marron écaillé. Lorsque je fais des mouvements avec ma tête derrière les carreaux, il les reproduit comme pour me faire un énorme bisou du bout de son petit nez humide. Si je reste un peu à poursuivre mes mimiques, il finit par se mettre sur le dos, sur le bord de la fenêtre, et à se tortiller comme si je lui grattais le bidou. Ainsi lui et moi nous sommes-nous prodigué quelques câlins par procuration. Voilà, et avant de partir j’essaierai d’illustrer ce blog…
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4 juin- Anecdote
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1er juin- Ruban
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